La Canne de combat | Qu’est-ce que c’est ?

Canne de combat, canne d’arme, canne

Quand on parle de canne, il s’agit d’une tige de chataignier de 95 cm de long et d’un diamètre de 1,5 cm pour la pointe de la canne et 1,8 cm pour le talon.

Dans sa forme de compétition, il s’agit d’assauts, de 2 fois 3 minutes au maximum dans lesquels les deux « tireurs » doivent marquer le plus de points. L’assaut se déroule dans un cercle de 9m de diamètre. Les déplacements jouent un rôle très important.

Il n’existe que 6 coups qui doivent être :

– armés (main derrière la ligne des épaules) et exécutés avec un développement complet du bras
– donnés avec le quart supérieur de la canne
– dirigés sur l’une des trois surfaces de frappe (tête, flanc et tibia).

Les coups sont donnés en garde droite ou gauche. La prise de la main définit la garde, car la canne n’est saisie que d’une main.

Les différents coups sont bien sûr enchaînés et permettent de créer de nombreuses combinaisons (voltes, changement de garde, alternance des surfaces de frappe…)

Les coups en canne :

– brisé (coup donné en tête)
– latéral extérieur
– latéral croisé
– enlevé
– croisé tête
– croisé jambe

La caractéristique des coups est qu’il y a une rotation de la canne systématiquement dans chaque coup.

Cela permet d’obtenir une grande vitesse d’impact. Le but n’étant pas de frapper fort, mais plutôt de toucher la surface de frappe. Ce sport est très complet, rapide d’apprentissage, et surtout, accessible aux enfants, qui y retrouvent un côté très ludique ! La notion de « jeu -d’opposition » est particulièrement adaptée à cette discipline. « Il faut toucher son partenaire, sans se faire toucher ».

Matériel requis pour les assauts – en compétition

La pratique de la canne en tant que jeu d’opposition de loisir implique de prendre des précautions pour garantir l’intégrité physique du et des pratiquants.

L’arme « canne » peut être dangereuse et il est important à sécuriser la pratique. En assaut, les tireurs devront mettre un masque ainsi que des protections adaptés à leur pratique. En compétition par exemple, il est obligatoire de porter un masque, une veste, un pantalon, des gants, des protèges-tibias…

Dans une pratique encadrée en club, il est courant de prêter ce matériel aux débutants bien entendu !!!

Historique et pratique

La canne d’arme, escrime à la canne, ou encore canne de combat est l’un des rares sports de combat français. On parle souvent d’art martial français, même si la codification en tant que sport ne permet pas cette appellation officielle.

Aujourd’hui, on distingue plusieurs pratiques de canne : le loisir, la compétition ou la self défense (« canne fouet », méthode « Lafond » ou encore Canne défense…). On peut également parler de la canne « artistique » ou celle utilisée pour toutes les reconstitutions (films, spectacles, GN..), que l’on pourrait même définir comme « canne historique ».

Sous sa forme de compétition, la canne est une discipline souvent associée à la Boxe Française (il existe cependant très peu de clubs vraiment spécialisés dans cette pratique), car la fédération française de savate et boxe française organise des Championnats de France et Championnats du Monde de la discipline. Des rencontres sportives de canne ou bâton sont réalisées dans le cadre d’autres fédérations également, comme à l’Ufolep.

Au niveau loisir, la canne (jeu d’opposition) est présente dans certaines salles d’escrime, comme cela était déjà le cas autrefois, pour l’initiation à l’épée !

L’historique de ce sport est liée à l’utilisation de la canne par les bourgeois du 19ème siècle qui savaient se défendre avec. Certains maîtrisaient le corps à corps (la lutte), la Boxe Française ou anglaise, avec son travail des pieds et des bras, et enfin, pour des coups à plus grande distance, la canne à pommeaux.

La canne était dans les mains des hommes des villes et le bâton dans celles des hommes des campagnes.

Car finalement, la canne et le bâton ont toujours eu un destin très lié, dans tous les pays du monde !

Les techniques de cannes de combat, dont nous parlerons, ont été remises au goût du jour par Maurice Sarry, à la fin des années 1970. Il a codifié ce sport qu’il souhaitait réabiliter. Il a notamment simplifié l’utilisation de certains termes empruntés à l’escrime (parade, esquive, riposte, garde…), défini des règles simples et claires, synthétisé différentes pratiques héritées d’un long patrimoine culturel et sportif, pour créer un nouveau sport basé sur le respect, la « courtoisie » et la beauté esthétique…mais aussi l’engagement physique complet et qui peut devenir particulièrement technique et tactique !

En effet, autant au début du siècle dernier, on voit que la canne est très répandue dans les pays anglo saxons (en Inde également, par les anglais), et en France (Cf le célèbre feuilleton les Brigades du Tigre), autant, après la première guerre mondiale, sa pratique a tendance à disparaître. Il est vrai que le caractère vestimentaire d’une canne est passé de mode !

De même, le bâton (là encore très présent dans les Salles d’Armes, dès le Moyen Age), enseigné à l’armée française et américaine, tout comme les techniques de baillonnettes, disparait progressivement à la même période.

Rappelons qu’il ne faut surtout pas réduire l’histoire de la canne et du bâton à cette période ! De tout temps, l’homme a utilisé cet outil, capable de devenir une arme redoutable et ce dans tous les pays du monde !

Aujourd’hui, la canne d’arme, la canne de combat, est pratiquée par quelques milliers de cannistes, tout comme le bâton français, par quelques centaines de « bâtonniers ou « bâtonnistes », aussi bien enfants qu’ adultes. Ces jeux d’opposition sont parfaitement adaptés aux attentes des nouveaux pratiquants en quête d’un sport à la fois esthétique et ludique !!

 

Frédéric Morin

Professeur Breveté d’Etat Canne et Bâton

Président ASCA PARIS

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