Le bâton français | Eexpertise | Partie 2

Voici la suite de l’article rédigé en parallèle de la publication de la double-page sur le bâton français, dans le magazine Karate Bushido …

PARTIE 2 : EN PRATIQUE

Le salut  : l’intention, c’est-à-dire, l’état d’esprit du pratiquant apparaît dès le salut. Le salut traditionnel s’effectue en 2 mouvements simples. Il existe un second salut plus complexe composé de 6 mouvements et qui permet de juger du niveau technique du pratiquant et de son état de mobilisation général.

 

La Garde : garde à droite ou à gauche. En bâton français, la garde n’est pas forcément un passage obligé avant de porter un coup. Cette position est plutôt une position défensive neutre qui peut placer le bâtonniste dans une configuration de vigilance et de mobilisation rapide (pour parer ou attaquer). Même s’il s’agit d’une position simple dans laquelle on ne fait « que » tenir le bâton, il est primordial de prendre conscience qu’en dehors d’un déplacement (esquive), seul le bâton peut protéger le bâtonniste d’une touche (parade).  A partir de cette garde, tout sera possible si le corps est prêt c’est-à-dire s’il n’y a pas trop de tension dans la tenue de l’arme, si les muscles sont « relativement détendus » et si l’esprit est en éveil. La garde est l’un des miroirs de la pratique.

 

Coups en bâton :  il existe 9 coups codifiés en bâton français. Ces coups sont des mouvements réalisés à partir d’une position armée, puis développée avec rotation du bâton qui va toucher sur des surfaces de frappe précises (tête, flanc, jambe). Le nom des coups a été volontairement simplifié lors de la codification de ce sport et permet de décrire les gestes effectués : croisé tête, croisé bas ou croisé jambe, latéral extérieur, latéral croisé, coulissé horizontal, coulissé vertical, piqué et enfin enlevé et brisé ! Ces coups sont souvent exécutés à base de moulinets, de cercles réalisés en respectant des trajectoires verticales ou horizontales.

 

Les coups sont relativement rapides à apprendre pour un débutant…mais leur maîtrise prend parfois, comme dans de nombreuses autres disciplines, des années. Car il y a deux façons d’exécuter un mouvement en bâton français. Soit on utilise « ses muscles », soit on utilise le bâton.  Dans le premier cas, souvent répandu malheureusement, le pratiquant ne se pose pas la question de savoir si le bâton peut l’aider à mieux exécuter un mouvement et se sert de sa force pour arriver à un résultat. On peut lancer un coup en utilisant seulement ses poignets, ses coudes, ses épaules …  Dans le second cas, le bâtonniste cherche à optimiser les positions par rapport aux déséquilibres générés par la caractéristique de l’arme, son poids et sa forme. Ses mains, ses coudes, ses épaules…et tout son corps pourront ainsi « accompagner » le bâton en se mettant dans la meilleure configuration possible pour cadrer le mouvement de l’arme par rapport à des trajectoires parallèles ou perpendiculaires au sol. Le fait de se positionner correctement (les pieds, le bassin, les épaules) permettra de mieux structurer les gestes opérés avec le bâton. C’est une collaboration entre le pratiquant et son arme qui est recherché.

Parades et esquives : en cas d’échange ou d’assaut avec un autre partenaire, les bâtonnistes utilisent leurs armes pour se protéger (parades) ou choisissent l’esquive en se déplaçant.

 

Par Frédéric Morin

A suivre dernière partie, PARTIE 3 PARAMETRES GENERAUX ET RECHERCHE DE PRECISION